Dès le début de mes études d’infirmières en 1993, je constate le manque flagrant d’une approche globale de la personne. En milieu hospitalier, nous soignions un organe en ne tenant nullement compte de la singularité de la personne.

Je me spécialise ensuite en santé communautaire, afin d'avoir une approche plus holistique et découvrir d’autres lieux d’accompagnement que l’hôpital, ce qui me mène dans le milieu du maintien à domicile et de la fin de vie. J’ai alors la chance de pouvoir personnaliser chaque approche en entrant dans l’environnement de la personne et dois tenir compte d’autres impératifs que ceux de notre équipe de soins.

Face à la réalité de pas mal de patients, je me passionne ensuite pour les soins de plaies et l’hospitalisation à domicile, domaine dans lesquels je travaille jusque 2020. J’ai également connaissance d’une formation de conseils en soins infirmiers esthétiques qui m’attire énormément mais je n'ai pas le temps, à ce moment là, de m' y consacrer.

Etant donné la lenteur des autorités pour reconnaître la légitimité de l’HAD et l’organiser de manière adaptée, j’ai besoin de changement et me dirige vers l’hôpital. Je m'y forme en bloc opératoire et en Réhabilitation Améliorée Après Chirurgie. Deux expériences très intéressantes et riches de rencontres pour la compréhension des chirurgies ainsi que la préparation et le suivi des patients devant subir de lourdes interventions.

Cependant, dans cette course effrénée quotidienne, face au nombre d’interventions et de patients à suivre, mon besoin de prendre le temps, d’approcher la personne sous tous ses aspects n'est pas rencontré.

Parallèlement, mon papa tombe malade : cancer.  Nous subissons ce parcours du combattant afin d’obtenir les informations, parler des projets thérapeutiques, tenir compte de ses besoins et de ceux de ma maman, mais nous nous sentons bien seuls et peu soutenus malgré la chance que j'ai d'être "dans le milieu" et donc de savoir un peu comment tout cela se passe et d'interroger, proposer certaines alternatives. Cependant, cette prise en charge est chaotique et à l’encontre de mes valeurs de soignante.

C’est alors que je me dis que tout cela suffit, qu’il faut que j’agisse, pour ma santé mentale, ma quête de sens et surtout pour le bien-être des patients.

Je m'inscris à cette formation de conseil en soins infirmiers esthétiques ainsi qu’en massage bien-être et énergétique aux huiles essentielles, lis des livres sur la médecine intégrative, les points d'acupression, les huiles essentielles, l'origine des maladies. Ce fut une révélation, la rencontre avec des personnes fabuleuses, la découverte de la médecine intégrative et d’outils en or pour favoriser le mieux-être et la dignité des patients, tout au long du parcours lié à la maladie, la vieillesse, la perte de mobilité.

J’ai donc décidé de monter mon entreprise et de proposer aux personnes soucieuses d'une santé globale (physique, psychique et énergétique), ou fragilisées par la maladie, les traitements lourds et la perte d’autonomie, un accompagnement par le toucher et les soins infirmiers esthétiques et de confort. L'objectif? Remettre la personne au centre, l'écouter et l'aider à surmonter ces périodes difficiles en trouvant des solutions face aux effets secondaires, à l’image corporelle dévalorisée pour retrouver plus de confort de vie, d’estime de soi et d'équilibre.

Ainsi, je me déplace à domicile, en institution ou accueille les personnes au sein de mon cabinet, pour un moment suspendu.

Quoi de plus important que de prendre soins de soi pour retrouver équilibre, dignité et estime de soi ? C’est la base, non ?